Les récents travaux de rénovation de
l’agence postale de Layrac sont, pour ce premier article de 2019 sur ce blog,
l’occasion de revenir un peu sur l’histoire de la Poste à Layrac. Il vous
permettra, j’espère, d’approfondir vos connaissances, après la série de photos
narrant cette histoire, parue dans Le Layracais N° 216.
Alors que sous l’Ancien Régime, il existait
un bureau postal à Astaffort depuis le 1er juillet 1781, il faut attendre
le 1er avril 1828 pour que s’ouvre un bureau à Layrac. Il est la conséquence logique de
l’augmentation du flux de passagers et de marchandises sur la route N° 17 de
Paris à Barèges qui, dans notre département, passe par Castillonnès,
Villeneuve, Agen, Layrac et Astaffort, avant de gagner Lectoure et le
département du Gers. On parle pour ce service de « Poste aux
lettres », par opposition à la « Poste aux chevaux » qui
existait auparavant. Le Lot-et-Garonne compte à ce moment-là 23 bureaux de poste,
chiffre qui sera porté à 58 en 1874.
On appose alors sur les plis confiés au
Service des Postes une marque postale à l’encre, manuscrite ou imprimée. En
effet, il faudra attendre le 1er janvier 1849 pour qu’apparaisse le
premier timbre poste. Pour Layrac, on trouve écrit le mot « Layrac »
surmonté du chiffre 45.
Il existera ensuite un cachet en forme de
losange, constitué d’abord de petits points, puis de gros points. La provenance
du bureau de poste de Layrac se sait grâce aux chiffres qui accompagnent le
cachet : 1681 en petits chiffres pour les petits points et 1995 en gros
chiffres pour les gros points.
|
Cachet en losange avec 1681, provenant du bureau de Layrac |
|
Cachet en losange avec 1995, provenant du bureau de Layrac |
On trouvera ces cachets sur les premiers
timbres-postes ayant servi à régler l’affranchissement.
On aura ensuite des cachets circulaires,
que l’on connait mieux.
En ces temps-là, si l’on en croit la
mémoire perpétuée par nos anciens, le bureau de poste de Layrac était situé
dans une maison à l’entrée de la rue des
Pénitents, presque en face du débouché de la rue Tranquille. Il dépendait du
bureau d’Agen et était tenu par Mme
Soclet.
Ce bureau fut rapidement trop petit et
souhaitait déménager.
L’occasion se présenta lorsque le Grand
Café Pandelé, institution layracaise qui abritait aussi en son premier étage
une salle de jeux avec billards, fut mis en vente.
|
Le Grand Café Pandelé, avec l'animation d'un jour de foire |
Le Conseil municipal de Layrac, présidé par
Joseph Danglade, décida le 3 septembre 1910 de s’en porter acquéreur. Un
emprunt de 29.500 Frs, remboursable en 11 ans fut contracté pour couvrir
l’achat et permettre les travaux d’aménagement du bâtiment. En euros
d’aujourd’hui, compte tenu de l’érosion monétaire et de l’inflation, cela
équivaudrait à 113.802 Euros (source INSEE).
Les Archives Départementales du
Lot-et-Garonne, conservent de magnifiques dessins de ces travaux d’aménagement,
menés en 1911, que nous vous livrons ci-dessous :
|
Les 2 parcelles achetées par la Municipalité. |
|
Le dessin de la façade donnant place de Salens |
|
La façade donnant sur la rue Prosper Dauzon et les signatures des architectes - (janvier 1911) |
|
Les aménagements intérieurs prévus : au rez-de-chaussée le bureau de poste et au 1er étage, le logement de fonction |
Le nouvel « Hôtel des Postes »
comme on l’appelait alors, fut inauguré le 1er juillet 1911.
D’autres travaux furent exécutés quelques
années plus tard, à la fin de la première guerre mondiale, pour y intégrer le
télégraphe et le téléphone. La façade s’orna alors du bandeau
« Postes-Télégraphes-Téléphones »
|
La "Nouvelle Poste" |
Les municipalités successives ne firent
ensuite que de petits travaux d’entretien, jusqu’à la rénovation d’envergure
que l’on vient d’entreprendre.
Pour la petite histoire, ces travaux, en
2018, auront coûté aux alentours de 300.000 €.
Soit 3 fois plus, un siècle plus tard, que
le prix d’achat et les travaux initiaux !
(Vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir
et mieux lire les inscriptions qui y sont portées)