lundi 21 janvier 2019

Brexit or not brexit ?

     En empruntant le nouvel itinéraire de randonnée de notre commune, (balisage bleu) qui surplombe le Gers au dessus de Bajolles avant de s'élancer dans les coteaux, le randonneur aura la surprise de se trouver nez à nez avec ceci, au détour d'un bois : 


En s'approchant de plus près, on comprend que c'est une boîte aux lettres aux armes de sa Gracieuse Majesté la reine Elisabeth II, destinée à recevoir du courrier des glorieuses Postes de la République Française.


Aurions-nous là, se cachant au plus profond des bois layracais un ressortissant britannique fuyant le Brexit et son pays ? 

Ou tout simplement un amoureux du Royaume Uni et de sa culture ? 

Chacun peut imaginer ce qu'il veut ...



jeudi 10 janvier 2019

La Poste à Layrac


     Les récents travaux de rénovation de l’agence postale de Layrac sont, pour ce premier article de 2019 sur ce blog, l’occasion de revenir un peu sur l’histoire de la Poste à Layrac. Il vous permettra, j’espère, d’approfondir vos connaissances, après la série de photos narrant cette histoire, parue dans Le Layracais N° 216.

     Alors que sous l’Ancien Régime, il existait un bureau postal à Astaffort depuis le 1er juillet 1781, il faut attendre le 1er avril 1828 pour que s’ouvre un bureau à Layrac.  Il est la conséquence logique de l’augmentation du flux de passagers et de marchandises sur la route N° 17 de Paris à Barèges qui, dans notre département, passe par Castillonnès, Villeneuve, Agen, Layrac et Astaffort, avant de gagner Lectoure et le département du Gers. On parle pour ce service de « Poste aux lettres », par opposition à la « Poste aux chevaux » qui existait auparavant. Le Lot-et-Garonne compte à ce moment-là 23 bureaux de poste, chiffre qui sera porté à 58 en 1874.

    On appose alors sur les plis confiés au Service des Postes une marque postale à l’encre, manuscrite ou imprimée. En effet, il faudra attendre le 1er janvier 1849 pour qu’apparaisse le premier timbre poste. Pour Layrac, on trouve écrit le mot « Layrac » surmonté du chiffre 45.
Il existera ensuite un cachet en forme de losange, constitué d’abord de petits points, puis de gros points. La provenance du bureau de poste de Layrac se sait grâce aux chiffres qui accompagnent le cachet : 1681 en petits chiffres pour les petits points et 1995 en gros chiffres pour les gros points.

Cachet en losange avec 1681, provenant du bureau de Layrac

Cachet en losange avec 1995, provenant du bureau de Layrac

On trouvera ces cachets sur les premiers timbres-postes ayant servi à régler l’affranchissement.
On aura ensuite des cachets circulaires, que l’on connait mieux.

     En ces temps-là, si l’on en croit la mémoire perpétuée par nos anciens, le bureau de poste de Layrac était situé dans une maison  à l’entrée de la rue des Pénitents, presque en face du débouché de la rue Tranquille. Il dépendait du bureau  d’Agen et était tenu par Mme Soclet.
Ce bureau fut rapidement trop petit et souhaitait déménager.
L’occasion se présenta lorsque le Grand Café Pandelé, institution layracaise qui abritait aussi en son premier étage une salle de jeux avec billards, fut mis en vente.

Le Grand Café Pandelé, avec l'animation d'un jour de foire

     Le Conseil municipal de Layrac, présidé par Joseph Danglade, décida le 3 septembre 1910 de s’en porter acquéreur. Un emprunt de 29.500 Frs, remboursable en 11 ans fut contracté pour couvrir l’achat et permettre les travaux d’aménagement du bâtiment. En euros d’aujourd’hui, compte tenu de l’érosion monétaire et de l’inflation, cela équivaudrait à 113.802 Euros (source INSEE).
Les Archives Départementales du Lot-et-Garonne, conservent de magnifiques dessins de ces travaux d’aménagement, menés en 1911, que nous vous livrons ci-dessous :

Les 2 parcelles achetées par la Municipalité. 

Le dessin de la façade donnant place de Salens
La façade donnant sur la rue Prosper Dauzon et les signatures des architectes  -  (janvier 1911)

Les aménagements intérieurs prévus : au rez-de-chaussée le bureau de poste et au 1er étage, le logement de fonction

     Le nouvel « Hôtel des Postes » comme on l’appelait alors, fut inauguré le 1er juillet 1911.
D’autres travaux furent exécutés quelques années plus tard, à la fin de la première guerre mondiale, pour y intégrer le télégraphe et le téléphone. La façade s’orna alors du bandeau « Postes-Télégraphes-Téléphones »

La  "Nouvelle Poste"

    Les municipalités successives ne firent ensuite que de petits travaux d’entretien, jusqu’à la rénovation d’envergure que l’on vient d’entreprendre.
Pour la petite histoire, ces travaux, en 2018, auront coûté aux alentours de 300.000 €.
Soit 3 fois plus, un siècle plus tard, que le prix d’achat et les travaux initiaux !


(Vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir 
et mieux lire les inscriptions qui y sont portées)