Nous avons évoqué dans un précédent article la croix de la Passion de Brumas et vu la signification des premiers symboles qu'elle porte et que sont le coq, la couronne d'épines, le coeur et le soleil.
Poursuivons l'examen de ces symboles :
¤ En dessous du coq figure le "titulus" sur lequel se lisent les initiales INRI : c'est l'acronyme de l'expression latine Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum qui signifie Jésus le Nazaréen, Roi des Juifs.
Suivent ensuite quatre autres symboles disposés deux par deux sur les branches de la croix.
A gauche , si l'on regarde la croix de face, sont disposées une main et une aiguière. (la photo suivante les montre de dos, l'éclairage était meilleur ce jour-là...)
¤ La main , mais aussi l'aiguière (ou pot à eau) sont là pour nous rappeler vraisemblablement le lavement des mains de Ponce Pilate, gouverneur Romain devant lequel comparut Jésus "Pilate prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule et dit "je suis innocent du sang de ce juste." (Mathieu, 27-24)
Toutefois, il semble bizarre que le sculpteur ait mis là deux symboles pour évoquer un seul et même épisode de la Passion. Y aurait-il une autre signification pour l'un d'entre eux ?
La main pourrait peut-être symboliser aussi la main du garde du Grand-Prêtre, qui gifla Jésus.
La croix ayant subi des remaniements et restaurations, l'un d'entre eux aurait-il été changé ?
Sur le bras droit de la croix, toujours vue de face, on peut distinguer un calice et une lanterne.
¤ Le calice est l'un des éléments, qui ayant sans doute été volé sur la première croix, a été remplacé. Ce calice, que l'on appela plus tard le Graal, est là pour nous rappeler la dernière cène ou dernier repas de Jésus. "Il prit ensuite une coupe et remercia Dieu, puis il la leur donna en disant : "Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance qui est versé pour beaucoup, pour le pardon des péchés" (Mathieu, 26-27,28)
¤ La lanterne, elle, est celle de Malchus, serviteur du Grand-Prêtre. Elle lui servit à s'éclairer la nuit de l'arrestation de Jésus, au Mont des Oliviers. "Judas prit donc la troupe de soldats romains ainsi que des garde envoyés par les chefs des prêtres et les pharisiens, et il s'y rendit avec des lanternes, des torches et des armes." (Jean,18-3)
Accrochés à l'un des bras, le gauche lorsqu'on regarde la croix de face figurent deux autres symboles : le fouet et le roseau avec l'éponge.
¤ Le fouet évoque bien sûr le supplice de Jésus avant la crucifixion : "Pilate leur relâcha Barabbas et, après avoir fait fouetter Jésus, il le livra à la crucifixion." (Marc, 15-15)
¤ Le roseau fut utilisé lorsqu'une une fois crucifié, et peu avant de rendre l'âme, Jésus demanda à boire: "Aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge qu'il imbiba de vinaigre; il la fixa à un roseau et lui donna à boire." (Mathieu, 27-48)
Ce vinaigre est ce que l'on appellerait de nos jours une "piquette", un vin de mauvaise qualité que l'on distribuait aux légionnaires romains.
A noter que notre croix ne possède pas d'autre symbole accroché en diagonale à l'autre bras. En général, sur d'autres croix de la Passion figure, en pendant au roseau, la lance qui servit à transpercer le flanc de Jésus, équilibrant ainsi la composition sculpturale. Elle n'est pas présente à Layrac, ni même sur les cartes postales du début du siècle. Aurait-elle été volée dès le début de l'implantation de la croix ou n'a-t-elle jamais figuré ? L'enquête est ouverte ...
L'étude de cette croix se poursuivra dans un troisième article .... A suivre .....
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